Mixage à la bergerie (part 1)

Ce mercredi 2 février, nous partons à Vigneux-de-Bretagne, direction le home studio de Damien. C’est ici que Salomé mixe en solo depuis déjà une semaine. C’est l’heure des V2 et ma présence est désormais requise. Nous allons travailler en duo pendant cinq jours jusqu’à la dernière version des mix qui partiront ensuite pour la dernière étape : le mastering.

D’habitude, Salomé mixe chez elle, mais l’idée m’était venue de lui proposer de mixer ailleurs, dans un endroit très beau de préférence. A l’image de ce que nous avions vécu à la grange-théâtre, j’avais envie qu’elle finisse ce travail décisif pour le son de l’album avec le plus de plaisir possible, dans un environnement propice. Je savais aussi que le travail à la campagne lui avait bien plu…

Alors je lui propose l’idée. Elle me répond : « ah oui c’est vrai, ça me plairait carrément. D’ailleurs Damien m’avait proposé son home studio à la campagne, je vais le contacter » Quelques jours plus tard, Damien avait dit oui et Salomé se retrouvait à mixer tout proche d’une ZAD bien connue par chez nous…

Ce mercredi, je me réjouis donc moi-aussi de découvrir cet endroit dont elle m’a déjà dit beaucoup de bien. Et la magie allait à nouveau apparaître sur ce chemin vers l’album . En évoquant Damien que je ne connais pas encore, Salomé me parle aussi d’Elsa, sa compagne dont la reconversion n’est pas pour rien dans l’installation à Vigneux. En effet, après avoir longtemps travaillé dans l’administration, la voilà avec deux associés à la tête d’une bergerie ! Ah ouais… Nous allons mixé dans une bergerie, pas banal et ça me plaît! Lors de l’enregistrement, nous n’avions pas vraiment expérimenté la présence d’animaux hormis deux trois de-ci de-là. Il y avait bien une ferme laitière voisine de la grange-théâtre (ferme qui avait ouvert la porte à un fantasme de clip dans la stabulation, parfois il faut m’arrêter), mais là nous serons vraiment en immersion… De fil en aiguille, je tilte : Vigneux, la Joue, bergerie. Mais bon sang, cela me dit quelque chose… Je fais rapidement le lien et me rend compte que nous nous rendons précisément dans la ferme de mes yaourts de brebis préférés que j’achète dans mon supermarché coopératif, naaaaan… ça commence sacrément fort !

Nous prenons donc nos quartiers dans la cabine de mixage, au cœur de la maisonnée de Damien et Elsa. Nous croisons quotidiennement Mélusine leur fille, covid oblige. Tout le monde est plus ou moins covidé là-dedans mais je lâche très rapidement toute précaution sanitaire ou autre crainte. Rien ne viendra perturber cette fin de collaboration si précieuse entre Salomé et moi.

Je me souviens de notre rencontre en avril dernier sur un banc des bords de Sèvre auprès de mon arbre surnommé "le fou". Je découvrais cette jeune femme de 25 ans qui m’avait été chaudement recommandée par un de ses collègues, Henri de Jet FM. Je me revois lui expliquer par un joli soleil et une brise légère l’esprit du projet et ce qui m’animait. Salomé, m’écoutant attentivement, peut-être un peu étonnée de ce projet atypique, me disant combien elle trouvait ça super et déjà emballée par le travail que je lui proposais : celui de m’accompagner tout au long de la naissance d’un endroit très beau. Ce qu’elle fît avec talent, compétences, smile et générosité… Quelle chance.